La rèvolution domestique

Le but de ce blog est d'inspirer. Parce qu'inspirer et faire rêver est un pas vers l'avant pour ouvrir les consciences. Il est difficile de parler de mode de vie durable, d'écologie, de respect envers la nature sans être cataloguer comme marginal, hippie ou autres termes dépréciatifs.
Pourtant je veux vivre en respectant la nature qui m'entoure et dont je proviens. Et ne pas vivre en marge de cette société de consommation, mais devenir acteur de la réalité qui m'habite.
Chaque individu a le pouvoir de changer sa réalité, de changer le monde destructeur dans lequel on se laisse submerger. Destructeur de la nature mais aussi de l'individu qui souffre de plus en plus, qui ne croit plus en un monde cohérent, qui ne rêve plus.
Ce blog parle de notre choix de vie,
un exemple mais pas un modèle de vie durable, de nos actes quotidiens, de nos activités domestiques. Parce que ce sont ces actes qui façonnent le monde dans lequel on vit. C'est en reprenant possession de ce que l'on mange, de nos réels besoins, de la nature qui nous environne, que l'on se libérera de ce mode de vie néo-liberale, capitaliste, materialiste, individualiste, -iste...
C'est pourquoi la révolution commence chez soi.


Monday 1 December 2008

Yourte, sweet home








Voici notre yourte dessinée sur le sable. On avaient du mal à s'imaginer sa taille, l'aménagement, alors on s'est fait un plan sur papier avec tout du sofa, au lit... et puis on l'a retranscrit taille réelle sur le sable. Cet exercice nous a permis de savoir si le design de notre yourte était cohèrent.

On a excentré le poêle. C'est vrai que la chaleur est mieux repartie s'il est au centre mais franchement la chaleur monte tellement vite que notre plus grand problème est de faire un petit feu pour pas étouffer avec 24 degrés à l'intérieur. En le plaçant sur le coté on gagnait en place et en fluidité. Il est actuellement difficile de trouver un poêle fait en France abordable qui soit assez petit pour ne pas surchauffer. Les poêles que l'on a estimé être les plus adaptés sont faits aux États Unis et en Angleterre par des petits artisans. Ça revient moins cher transport inclus que n'importe quel poêle fait en France par les gros fabricants mais du coup faut importer et ça réduit pas notre empreinte de carbone! Vivement que des forgerons français s'y mettent. On a choisi le poêle four dog parce qu' on peut clipper un réservoir d'eau qui chauffe sur le côté. Point de vue taille, c'est parfait, voir encore un chouilla trop puissant. Mais si c'était à refaire je prendrais un poêle de windy smithy.



www.fourdog.com


Il est évident que depuis notre design papier on a remué les meubles de place je ne sais combien de fois. Après tout il ne faut pas oublier que c'est un espace vivant, qui change avec les dynamiques de la vie courante et les saisons. Par exemple l'espace autour du poêle est trop chaud pour faire vraiment partie intégrante d'un espace de vie, alors on a bouger la cuisine un peu plus loin vu qu'on a commencé à allumer le poêle tous les jours et maintenant que c'est l'hiver on fait sécher notre linge autour, on a stocké notre bois derrière, chose qui était inutile cet été. On a rapproché notre lit du poêle, on a réinstallé l'ordi dans la yourte, il fait trop froid dans la cabane sans le chauffage. etc...
Pour concevoir une maison c'est un peu la même chose, il faut prendre en compte que l'on va l'utiliser différemment selon les saisons et aussi selon l'âge de ses occupants. Combien de maison se retrouve trop grande quand les trois chambres des enfants se vident ? Et puis personnellement je bouge les meubles au moins une fois par an, j'ai besoin de changement et d'adapter ma maison en fonction des activités du moment.

Revenons à nos moutons, une fois la yourte désignée on a pu commander notre toile en coton bio et le chanvre 16 mm d'épaisseur. On a choisi le chanvre parce qu'il y a un fournisseur pas loin de chez nous mais je soupçonne le feutre de laine d'être plus chaud.

Tout d'abord les murs, il faut bien regarder qu'il soit à la hauteur souhaitée et conçus pour, ici 1 m 80. Une fois accomplie tu passes la corde de soutien une fois à l'intérieur, une fois à l'extérieur tout le long du haut des murs-treillis et tu fixes les extrémités à l'encadrement de la porte.













On a hissé la couronne aussi nommé tonneau à l'aide de deux T et on a commencé à emboîter 6 perches dans la couronne. Ici ce qui est dur c'est de bien centrer la couronne. Une fois centrée il n' y a plus qu'à emboîter le reste des perches. Puis fixer la fin des perches au treillis des murs à l'aide d'une corde.








Après il faut poser le chanvre. On a placer une corde au milieu des rouleaux. En tirant sur la corde le rouleau se déroulait. Le tour est joué. Çà pèse lourd et on manquait de main d'oeuvre. On a ensuite plié la toile et fixé une corde à l'extrémité qui correspondait au centre de la yourte. On l'a hissé et étalé à partir du centre.


Cà a été une journée très longue mais on avait pas le choix, plus le jour avançait plus le temps se gâtait et çà a pas loupé il y a plu cette soirée là.

Merci encore Zack pour ce coup de main.






Soulevons le dilemme yourte de Mongolie ou faites en France?
Tout d'abord les arbres sont rares dans la plupart du territoire de la Mongolie, c'est la steppe qui domine. OK c'est sûr qu'on peut argumenter que l'on fait du commerce avec un pays qui en a besoin. Mais faut pas nous prendre pour des cons, non plus, ceux qui vont l'acheter en Mongolie c'est pas par soucis de commerce solidaire mais parce que c'est moins cher! A la quête du moins cher voilà où çà nous mène...

C'est certain que si tu dois mettre 10000 euros dans une yourte pour payer un artisan français ca devient un habitat moins abordable . Là encore dilemme, à force de dire que l'artisanat français est trop cher, il disparaît. Ok 10000 euros c'est pas cher comparé à une maison, mais c'est un habitat qui reste très éphèmère. La toile résiste peu à l'humidité, elle a une durée de vie de 5 à 10ans, peut être moins ça dépend du climat, de la qualité de la toile. Et puis construire une maison c'est pas forcement 100000 euros. On a construit notre cabane de 17 mètres carrés pour environ 6000 euros, on espère bien que dans 50 ans elle sera encore là. La yourte est un habitat pas cher mais il y en a d'autres.

Et puis légalement c'est un vrai casse tête. On a pas encore connu de monde habitant en yourte qui ne se soient pas fait emmerdés. Çà va bien 5 minutes mais long terme c'est fatiguant de devoir se confronter aux autorités, de recevoir des avis d'expulsion... Le problème majeur est que la plupart des yourtes érigées le sont sur des terrains non constructibles, mais combien de permis de construire serait accordé par la DDE si le terrain l'était? Pas beaucoup, la yourte fait pas trop partie de notre patrimoine architecturale et la plupart des mairies ne sont pas très accueillants vis à vis des gens qui veulent vivre autrement.

Dans notre cas, on a le droit d'y vivre parce qu'on a un chantier en cours. Une structure temporaire est tolèré sur un terrain si elle facilite la construction d'une résidence principale. Il y a énormément de gens qui vivent dans une caravane ou mobil home le temps des travaux nous on a préféré l'espace et le confort d'une yourte. Les trois seuls inconvenients, c'est qu'il faut reapprovisionner le poêle la nuit sinon le temperature est de 8 degrès le lendemain matin, les toilettes à l'exterieur et le bruit des grosses gouttes en cas de forte pluie. A part ca, ca respire, la forme circulaire est très agrèable. C'est sans aucun doute un super espace de vie.


Maintenant il y a aussi la possibilité de faire une yourte soit même. Il y a des assos qui louent leur atelier pour une dizaine euros par jour et qui vous accompagnent pendant le processus. çà limite le coût et puis c'est fait sur mesure, en France.



On avait accès à une forêt dans les Asturies, du coup on a réalisé toute la structure en bois par nous même. Pour vous donner une idée pour une yourte de 7 mètres de diamètre on a utilisé 80 perches de 2m65 pour réaliser le treillis des murs et 45 perches de 3 m10 pour le toit. Plus un jeune frêne coupé en deux dans sa longueur, affiné et plié à la vapeur pour faire le tonneau (l'étape la plus compliquée). C'est long de choisir ces arbres, couper, trainer, écorcer, huiler, percer, unir mais c'est satisfaisant. Merci à Pedz pour son aide, sa connaissance et son entousiasme.


La toile nous a coûté 2000 euros, le plancher 1000 euros, l'isolation en chanvre 500.

Voici quelques liens interressants :
www.woodlandyurts.co.uk

http://simplydifferently.org/Yurt


http://www.tig12.net/spip/-Pratique-.html

http://www.respire-architecture.org/yourte.html




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