La rèvolution domestique

Le but de ce blog est d'inspirer. Parce qu'inspirer et faire rêver est un pas vers l'avant pour ouvrir les consciences. Il est difficile de parler de mode de vie durable, d'écologie, de respect envers la nature sans être cataloguer comme marginal, hippie ou autres termes dépréciatifs.
Pourtant je veux vivre en respectant la nature qui m'entoure et dont je proviens. Et ne pas vivre en marge de cette société de consommation, mais devenir acteur de la réalité qui m'habite.
Chaque individu a le pouvoir de changer sa réalité, de changer le monde destructeur dans lequel on se laisse submerger. Destructeur de la nature mais aussi de l'individu qui souffre de plus en plus, qui ne croit plus en un monde cohérent, qui ne rêve plus.
Ce blog parle de notre choix de vie,
un exemple mais pas un modèle de vie durable, de nos actes quotidiens, de nos activités domestiques. Parce que ce sont ces actes qui façonnent le monde dans lequel on vit. C'est en reprenant possession de ce que l'on mange, de nos réels besoins, de la nature qui nous environne, que l'on se libérera de ce mode de vie néo-liberale, capitaliste, materialiste, individualiste, -iste...
C'est pourquoi la révolution commence chez soi.


Monday 18 May 2009

Une serre pas cher


C'est le premier truc qu'on a fait sur le terrain, on avait pas encore signé la vente mais la période des semis ayant bien commencée...

Deux tranchées de 20cm de profondeur doivent être creusées, espacées de 2 mètres 20, largeur de la serre. On enfile les fers à béton dans du vieux tuyau pour protéger la bâche. Puis ils sont enfoncés de 30 cm dans le sol des tranchées tous les 2 mètres. Un fer a béton central unit les arches ainsi obtenues. On attache les arches entres elles à différentes hauteurs avec de la corde pour qu'elles ne se décalent pas quand il y a beaucoup de vent.
On enroule un vieux t-shirt aux extrémités de la barre centrale pour protéger la bâche.
Pour tendre la bâche le plus possible il faut être deux, l'un tire l'autre remplit la tranchée en faisant bien attention à placer la bâche le plus droit possible. Çà aide de dessiner un repère droit sur la bâche auparavant.





Budget: fers à béton 40 euros + bâche récupérée chez un maraîcher 5 euros.

Wednesday 15 April 2009

Certains l'aiment chaux




On a utilisé des tasseaux cloués pour former un mur latté. L'espace entre les lattes est de l'épaisseur d'un doigt. Les lattes ne doivent pas être très épaisses. On décale les joints qui eux aussi constitue une prise pour la chaux. On laisse aussi un espace entre les extrémités des lattes qui vont gonfler de par l'eau contenu dans l'enduit. Les clous sont en zinc ou en inox pour ne pas rouiller.


On forme des petites boules que l'on vient écraser de bas en haut. L'intérêt est de faire passer l'enduit à travers l'espace entre les lattes pour que le boudin formé à l'arrière du mur constitue une accroche pour l'enduit. Au départ on était parti sur une seule couche mais le côté perfectionniste prenant le dessus on va en faire une autre. On a gaspillé beaucoup de pigment pour rien. La première couche des autres murs on était réalisé sans pigment.

Pour le premier mur on a réussi à obtenir un mélange ni trop sec et ni trop humide. Mais le lendemain notre mélange était trop sec, notre enduit était donc plus épais et notre mur s'est finalement écroulé. La couche ne doit pas dépasser un 12 mm.



On a réalisé par la suite une deuxième couche plus fine avec une proportion chaux/sable 2 pour 1. De couleur bleu pour un mur et curcuma de l'autre. L'un posé avec la truelle sans lisser et en accentuant les marques, l'autre lisse.



On a réservé une tranche du mur, qui délimite la salle de bain à la pièce principale, à un mur en bouteilles. Ça laisse passer la lumière dans une pièce qui est un peu sombre tout y colorant l'atmosphère. Les bouteilles sont pour la plupart recyclées ( les bouteilles de bière blanche 1661 sont d'un superbe bleu foncées).

Pour réaliser un mur en bouteilles verticales, il faut faire un cadre en bois de la taille du mur, planter des clous croisés dans le bois à l'intérieur du cadre pour renforcer l'attache. Des cales provisoires sont vissés en dessous pour hisser le mur. On verse du sable dans le fond pour centrer les bouteilles. Une fois leur place choisie, les bouteilles sont légèrement enfoncés dans le sable, attention à bien boucher avec du sable le goulot, sinon le mortier de chaux s'introduira dans la bouteille. Et on les met plus ou moins à niveau sachant qu'il y a différentes tailles de bouteille.

La première fois on a coulé un mortier de chaux mais çà n'a pas pris, trop épais, trop liquide. La deuxième fois on y a incorporé une part de ciment pour faciliter la prise.
Il s'agit de la première couche dont le rôle est de maintenir les bouteilles à leur place. Une fois sec, le mur est levé à l'aide de deux cales et mis en place puis on applique une deuxième couche d'enduit qui va recouvrir plus le côté des bouteilles.


Friday 10 April 2009

On attaque l’intérieur !!!!




Notre objectif c’est d’avoir une salle de bain cet hiver. Çà se rafraîchit et l’idée d’une douche solaire en plein air est moins alléchante. Une petite partie de la cabane va donc être fermée. On a choisi du lambris pas cher non traité pour nos murs, çà donne un petit côté sauna scandinave sympa. On a récupéré le bac à douche, vissé deux plaques en fibres de verres, pour créer une cabine, un ballon d’eau chaude sur la mezzanine, un petit évier. Et voilà. On est bien d’accord là c’est une version rapide des faits, entre la plomberie, un vrai cauchemar, des fuites à répétition, et l’élec (Un grand merci à Greg et à David pour le coup de main et pour nous avoir initiés aux frustrations de leurs savoirs respectifs). La douche ne sera en marche qu’à partir de février. Cà s’apprécie après des mois aux gantes de toilettes. Certes efficace mais beaucoup moins relaxant. N’oublions pas la piscine tous les samedis. Une douche bien décrassante méritée.

Beaucoup plus rapide sera l’installation de nos toilettes sèches, habitant auparavant dans notre haie, il a donc été déplacé sans encombres pour séjourner au sec et au chaud, pendant les rudes mois de l’hiver. Je ne ferais pas ici la longue liste des bénéfices de ces toilettes qui boucle le cycle. Ma merde, (n’ayant pas peur du mot) ne disparaissant pas polluant l’eau qui la véhicule mais retournant à la terre qui a produit une grande partie de ce que j ai ingéré. Pas d’odeurs, ni de mouches mais une grande satisfaction de ne pas polluer mon environnement, mais d’être responsable du traitement de mes immondices et par conséquent de ne pas donner des tunes à la Saur, une vraie action politique.



Pour l’isolation de notre cabane, nous avons choisi le carton. Je savais que je n’aurais pas de mal à en trouver mais j’avoue que je n’avais jamais pensé que tous les produits de toutes les étagères dans tous les supermarchés ou boutiques ont un jour séjourné dans un carton. Des piles et des piles de cartons qui une fois rempli leurs fonctions repartent dans des conteneurs en majorité pour la chine qui rachète, recycle, recrée un carton qui une fois encore…

Bah pourtant dans la plupart des supermarchés ils étaient plutôt réticents lorsque je leur demandais s’il n’avait pas un peu de carton. Faut croire que surpris il ne me faisait pas confiance. Peut on lui donner du carton ?
Merci donc au mec de Gifi de Douarnenez qui m’a laissé libre accès au conteneur, ce qui m’a facilité grandement la tâche !!!

Le carton de part l’air qu’il contient doit être un super isolant. Je dis doit être parce que faute d’études sur le sujet, je me base sur mon expérience. Il n’y a pas de doute qu’il fait chaud dans la cabane mais le doute persiste sur la durabilité du matériel. Va-t-il moisir avec la vapeur d’eau dégagé par ceux qui viendront à dormir sur la mezzanine et par celle dégagée par la douche ? Seul le temps nous le dira, mais en tout cas ça ne nous a pas coûté un sou et même si çà tient dix ans, je suis prenante. Je pensais par contre que çà allait prendre moins de temps mais 10 cm de carton sur une surface de 70 mètres carrés, çà fait des tonnes de carton à plier et couper pour rentrer entre les montants. Un petit conseil, plus ils sont grands, plus c’est rapide.

Monday 2 March 2009

143 arbres et des bananes

Notre terrain est exposé aux vents, étant nu et bordant un champ à l’ouest, direction dominante des vents et au nord direction des vents froids. Nous avons conçu une haie boisée composée de plusieurs rangées d’arbres plantés en quinconce.


Un brise-vent bien conçu filtre la moitié du vent. L’air s’engouffre et s’élimine progressivement vers le sommet des arbres. On multiplie sa hauteur par 25 pour connaître la zone protégée.


Pour qu’une haie soit un bon brise-vent, il faut qu’elle filtre et freine le vent, qu’elle soit semi-perméable. Il ne faut pas qu’elle soit trop dense et linéaire sinon le vent rebondit et redescend en tourbillons. Elle doit être assez large, composée de plusieurs rangées d’arbres mais aussi d’arbustes interlinéaires pour gagner de la hauteur progressivement et obtenir plusieurs étages. Une bande boisée doit être d’épaisseurs, de hauteurs, de contours variables.



On a donc choisi des arbres de haut jet (hêtre, chêne, frênes, tilleul, bouleau, merisier), des arbres buissonnants maintenus à un étage plus bas en cépée (charme, noisetier), des arbres feuillus (chênes vert), des résineux (pin maritime, sitka), des arbres légumineux (robinier, aulnes), des arbres et arbustes à croissance rapide (olearia, escallonia).





Ce sont des arbres à racines nues en majorité d’essence locale obtenus à travers un plan de reboisement communal (pas cher, en lot de 10). Les racines ont été raccourcies et les pivotantes éliminées. Puis on les a praliné (trempage dans un mélange crémeux à base de bouse et de terre) pour les protéger d’un dessèchement. On a creusé un trou large et assez profond, ameubli le fond à la fourche, additionné de compost, planté le bâton de soutien, et recouvert de terre fine. On a suivi les bons conseils de Pierre notre voisin d’environ 70 ans qui s’y connaît en arbres et est venu nous montré la technique. C’est l’arrosage qui tasse, on commence du tronc en cercles concentriques vers l’extérieur. Au bout d’une semaine il faut rajouter de la terre pour éviter les cuvettes surtout en milieu humide comme chez nous. Puis il faut pailler mais sans que la paille ne touche le tronc de l'arbre.






Notre haie ainsi créée prolonge une haie établie il y a 50 ans composée de fusains, sureaux, pommiers, mûriers, sorbiers, noisetiers qui sert d’habitat à une faune variée.


Une haie doit remplir plusieurs fonctions : création d'un micro climat, extension du bocage, bois de chauffage, habitat pour la faune, fruits comestibles, fourrage pour les bêtes...


L'année dernière pour occuper le sol nous avions planté de la luzerne et du trèfle incarnat. deux légumineuses apportant de l'azote au sol et supprimant par leur domination du liseron qui envahit toute parcelle nue. Les jeunes arbres n'aimant pas la compétition des graminées, il est important d´établir une couverture du sol.

Cet étage peut contenir à titre d'exemple : luzerne, panais, phacèlie, bourrache, myosotis (toutes trois aux fleurs bleues attirant nos précieuses abeilles), consoude (aux racines longues qui ramènent des nutriments à la surface) achillée, capucine, menthe, camomille, lavande (des aromatiques qui déterrent les pestes par leurs odeurs) ....

Là encore plus il y a de diversité plus il y a de chance d´avoir des arbres sains.


Cette année il est trop tard pour planter nos arbres fruitiers. Mais ce n'est que partie remise pour l'automne prochain. Çà nous laisse du temps pour connaitre encore plus notre terrain ( les zone compactes, humides, riches, ombrées), quelles variétés sont adaptées à notre climat ( rien de mieux que de visiter des jardins alentours, Pierre fait pousser un poivrier, un pêcher!!), et de renseigner pour bien choisir des arbres qui donnent des variétés hâtives et tardives, pour rallonger la récolte. Il y a encore de longues heures de lectures en perspective...


Friday 23 January 2009

Des petits clous, des petits clous encore des petits clous...





On a eu une assez bonne affaire pour notre bardage douglas. On a opté pour des lames à feuillures de 21 mm d’épaisseur parce qu’on en a trouvé à 14 euros du mètre carré (la moitié du prix normal). Mais dans la série si c’était à refaire on aurait acheté dans une scierie locale des lames brutes et posé verticalement avec un couvre joint. Cà nous aurait coûté moins de 10 euros le mètre carré.


On a cloué des tasseaux de 22 mm à l’emplacement des montants tous les 40 cm. On a utilisé des clous galva, ils se sont un peu abîmés quand on leur tapait dessus, ils ont donc laissés des traînées grises sur le bardage. les clous inox ne posent pas le même problème, ils sont un plus cher.


Le bardage c’est que du bonheur. Une bonne manière de
passer le stress du chantier, une post thérapie après les affres angoissantes du chantier qui n’est pas encore hors d’eau.
Tu martèles, tu martèles, tu martèles, tu tapes de plus en plus fort de manière de plus en plus précise, et le bois vibre, et le clou s’enfonce. La satisfaction. Par contre, il y a des jours où t’arrives pas à fixer cette fin de clou et tu tapes de travers et le clou se tord, ou tu fais des marques sur le bardage, t’arrêtes pas de jurer, vaut mieux s’arrêter.


Pour chaque étape tu développes une technique pour être efficace, précis mais avec le marteau, il y a le geste aussi. Et oui c’est un des seuls outils non électrique que l’on utilise du coup tu fais corps avec lui, ou plutôt ça devient une extension de ton corps. A chaque hauteur de clou une position du corps pour ne pas se briser le dos ni tordre le clou. Tu deviens ce geste et c’est tellement répétitif (on en a cloué des centaines) que tu as le temps de développer une réflexion (Comment tu le tiens, l’angle, l’élan…) que je partage avec vous.





6. Sur les hauteurs, on voit la mer...

Pour des raisons économiques et la rapidité de la mise en oeuvre (et oui on ne peut pas toujours écouter son cœur), on a décidé d’utiliser du bac acier pour le toit au lieu d’ardoises.

L’inconvénient des tôles c’est que la peinture est fragile et la tôle se raye en un clin d’œil, il faut être un peu soigneux quand on les stocke ou manipule. Dès que c’est rayé ou coupé ça peut rouiller donc il faut resprayer avec une peinture galvanisée.


La découpe est un peu difficile, la tôle est tellement fine que ça vibre avec la meuleuse même en utilisant des serres joints. En les superposant ça allait mieux, difficile tout de même de faire une coupe propre. On a placé le côté coupé en dessous du faîtage en bac acier pour mieux le protèger. En largeur, on a eu du bol en superposant 6 panneaux on arrivait à la dimension exacte de notre toit.


Merci Thomas pour le coup de main. Passe quand tu veux pour récupèrer ton échelle qui nous a bien rendu service depuis le temps!!!


La pose est relativement facile, on a vissé des tasseaux tous les 70 cm, puis prèpercé les tôles tous les 70 cm, pour visser dans les tasseaux sur les monts de la tôle ondulée (l’eau ruisselant dans les creux).

Faut pas oublier de fixer la faîtage en bac acier (qui vient en plusieurs morceaux) au fur et a mesure que t’avance des deux côtés sinon tu dois retraverser le toit et là t’as moins d’appui pour pas glisser. Et bien reflechir à la fixation des gouttières qui viendront s’annexer par la suite.

5. Hors d'eau

Une fois l’ossature achevée, place au contreventement. Et on en avait bien besoin. On était un peu inquiets en voyant que l’on pouvait légèrement bouger l’ensemble de la structure en se perchant dessus, mais le contreventement a solidifié le tout.





On a décidé d’utiliser des panneaux de fibres de bois Agepan 16 mm. Ils servent non seulement de contreventement mais aussi de pare pluie. C’est un peu plus cher que le combo triply + pare pluie et un peu plus difficile à mettre en place, 30kilos chacun. Mais on regrette pas de l’avoir utiliser, c’est facile à couper, plus écologique que le triply, le bois provient de forêt exploitée durablement.

On a découper le haut des panneaux pour encadrer le bas des chevrons. Pour faciliter la pose sur les murs, on vissait plusieurs cales à la hauteur voulue, pour le maintenir en place pendant qu’on clouait. Pour le haut des pignons, on a realisé un triangle au sol de la même taille pour utiliser à mieux les chutes et simplifier le calcul des coupes.

Entre les panneaux, il faut laisser un espace d'au moins 2 mm, parce que les panneaux jouent un peu après. Pour faciliter la pose et bien être sûrs qu'ils demeuraient droits on clouait plusieurs clous au milieu des montants. Le clou occupant l'espace à laisser.

Le seul inconvénient de ce matériel c’est les joints en colle un peu fastidieux à rèaliser entre les panneaux et sur les bords pour les étanchéifier.


La maison en carton.


En les posant sur le toit on a pris des risques inutiles parce qu’on était que deux. On mettait Liam dans sa pataugeoire (indispensable outil de chantier pour un couple d’auto constructeurs avec un enfant en bas âge) et on se perchait tous les deux sur nos échelles. Moi je tenais le panneau en place sur un tasseau préalablement fixé sur le bas des chevrons et Duncan montait sur le toit pour les clouer au plus vite avant que Liam ne vienne nous demander de remplir l’arrosoir. C'était un peu stressant.




Notre meilleur ouvrier, Liam 15 mois et une dexterité à toute épreuve avec son marteau !!!!